Le recouvrement de facture désigne l’ensemble des démarches engagées par un créancier pour obtenir le paiement d’une somme due, après l’expiration du délai de règlement prévu. Il peut s’agir d’une entreprise, d’un indépendant, ou d’un professionnel du droit tentant de faire valoir une créance certaine.
Avant de lancer des actions concrètes, il est essentiel de vérifier la validité juridique de la créance, les délais de prescription applicables, et les droits des parties.
Une créance est exigible lorsqu’elle est :
⚠️ Une facture émise ne suffit pas à engager des poursuites : il faut que l’obligation contractuelle soit claire, justifiée, et que le délai imparti soit dépassé.
Selon l’article L. 218-2 du Code de la consommation et les règles du Code civil, les délais pour agir varient :
Une créance prescrite ne peut plus faire l’objet d’un recouvrement judiciaire, même si elle est légitime.
Le créancier a le droit d’exiger le paiement à l’échéance, de relancer, de mettre en demeure et, en cas d’échec, de recourir à une procédure judiciaire. Le débiteur, lui, peut contester la créance s’il estime qu’elle n’est pas justifiée ou que le contrat a été mal exécuté.
Dans ce cadre, les échanges doivent rester documentés et les preuves conservées : bons de commande, factures, conditions générales, courriels, lettres, etc.
Avant toute action en justice, la loi recommande — et les bonnes pratiques commerciales imposent — de favoriser la voie amiable. Cela permet souvent d’éviter les coûts et délais d’une procédure judiciaire, tout en préservant une éventuelle relation commerciale.
Dès qu’une facture est échue, une relance simple par email ou téléphone peut suffire à débloquer la situation. Dans bien des cas, l’impayé résulte d’un oubli ou d’un problème administratif.
Il est conseillé de relancer dès J+5 à J+10 après la date d’échéance, avec un message courtois, mais clair.
Si la première relance reste sans effet, une lettre de relance par courrier (ou email formel) constitue une deuxième étape. Celle-ci rappelle :
Cette lettre n’a pas de valeur légale contraignante mais prépare le terrain juridique.
La mise en demeure est la dernière étape avant action judiciaire. Elle doit être envoyée de préférence en recommandé avec accusé de réception, et comprendre :
Une mise en demeure bien rédigée peut suffire à faire réagir un débiteur en difficulté ou de mauvaise foi.
Lorsque les relances et la mise en demeure restent sans effet, le créancier peut engager une procédure judiciaire pour obtenir le paiement. Plusieurs voies s’offrent à lui, en fonction du montant et de la nature de la créance.
L’injonction de payer est la procédure la plus utilisée pour les factures impayées. Elle est :
Comment ça fonctionne ?
Cette procédure est encadrée par les articles 1405 à 1425 du Code de procédure civile.
Depuis 2016, une procédure simplifiée permet le recouvrement de petites créances sans passer par un juge.
Conditions :
Si le débiteur accepte, un titre exécutoire est délivré. Sinon, la procédure prend fin, sans décision.
Ce dispositif est prévu aux articles L. 125-1 à L. 125-7 et R. 125-1 à R. 125-6 du Code des procédures civiles d’exécution.
Dans certains cas, notamment si la créance est contestée, le créancier peut :
En pratique, plusieurs intervenants peuvent accompagner un créancier dans le recouvrement :
⚠️ Attention : certains prestataires de recouvrement ne sont pas encadrés par la loi. Il est recommandé de choisir des acteurs certifiés, notamment immatriculés à l’ORIAS pour les sociétés spécialisées.
Le recouvrement commence… avant même l’émission de la facture. Voici quelques pratiques pour réduire le risque d’impayés.
Les CGV doivent être claires sur :
Avant de conclure un contrat, surtout avec un nouveau client, n’hésitez pas à :
Une gestion rigoureuse des échéances évite de laisser s’installer l’impayé :
La relance amiable est une tentative informelle de dialogue (mail, appel), tandis que la mise en demeure est un courrier formel et juridiquement contraignant annonçant un recours judiciaire.
2 ans si le débiteur est un particulier ; 5 ans entre professionnels. Le délai commence à courir à partir de l’échéance indiquée sur la facture.
Oui, entre professionnels, une indemnité forfaitaire de 40 € est prévue par l’article D. 441-5 du Code de commerce. Au-delà, les frais sont à la charge du créancier sauf disposition contraire.
Non, la procédure simplifiée pour créances ≤ 5 000 € permet d’éviter le tribunal. De même, la majorité des litiges se règlent à l’amiable avec des relances efficaces.
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