Dans un environnement concurrentiel, il est souvent nécessaire de protéger les intérêts économiques d’une entreprise lorsqu’elle noue un partenariat commercial, une distribution exclusive ou un contrat de prestation. La clause de non-concurrence est l’un des outils contractuels permettant de prévenir un risque de concurrence déloyale. Elle encadre la liberté d’entreprendre de l’un des cocontractants, à condition de respecter certaines règles strictes.
La clause de non-concurrence interdit à l’une des parties d’exercer, pendant ou après le contrat, une activité concurrente à celle de l’autre. Elle est fréquente dans les contrats de distribution, de prestation de services, d’agent commercial ou de franchise.
Elle vise à protéger :
Elle peut s’appliquer pendant le contrat ou après sa cessation, selon ce qui est négocié.
Clause de non-concurrence
Le cocontractant [Nom ou Raison sociale] s’engage, pendant toute la durée du présent contrat et pour une période de [ex : 12 mois] à compter de sa cessation, à ne pas exercer directement ou indirectement une activité concurrente à celle de [Votre société], sur le territoire suivant : [préciser la zone].
Cette interdiction inclut toute activité susceptible de porter atteinte aux intérêts économiques de [Votre société], notamment en reprenant tout ou partie de sa clientèle, ses fournisseurs ou ses savoir-faire.
Cette clause est justifiée par l’accès à des informations sensibles telles que [stratégie commerciale, fichiers clients, méthodes internes].
En cas de manquement, [Votre société] se réserve le droit de solliciter réparation du préjudice subi, y compris en référé.
Pour être valable, la clause doit répondre à cinq conditions cumulatives :
La durée doit être déterminée et raisonnable. En général :
La zone doit être précise et proportionnée à l’activité protégée :
Une clause nationale ou mondiale est souvent jugée excessive.
Il faut préciser les activités interdites avec clarté :
L’entreprise doit démontrer que la clause est nécessaire pour :
La clause ne doit pas empêcher la personne d’exercer toute activité.
Elle doit laisser ouverte une alternative raisonnable pour travailler dans un domaine connexe.
💡 Bon à savoir : la contrepartie financière n’est pas obligatoire en droit commercial, contrairement au droit du travail. Mais elle peut être prévue pour renforcer la solidité de la clause.
Dans certains cas, une clause de non-concurrence peut s’avérer trop contraignante ou risquée juridiquement. Voici les principales alternatives utilisées en pratique :
Interdit de solliciter les clients, fournisseurs ou salariés de l’autre partie.
👉 Moins large, mais protège l’essentiel.
Protège les informations sensibles (fichiers clients, méthodes, tarifs…).
👉 Peut être illimitée dans le temps si justifiée.
Interdit de recruter les salariés de l’autre partie pendant une durée définie.
👉 Fréquente dans les contrats de sous-traitance.
Permet de réserver un segment d’activité ou un client stratégique, sans interdire toute concurrence.
👉 Idéale dans les relations fournisseurs/distributeurs.
La jurisprudence commerciale impose un contrôle strict sur les clauses de non-concurrence trop larges.
Par exemple :
🔎 En cas de litige, les juges apprécient toujours :
✅ Précisez la durée (12 mois max conseillé),
✅ Délimitez une zone cohérente (locale ou régionale),
✅ Ciblez une activité précise,
✅ Justifiez l’intérêt légitime,
✅ Évitez les clauses trop larges et prévoyez une alternative (non-sollicitation, confidentialité…).
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